GS Mag : Quels sont les enjeux mondiaux énergétique et de réduction du CO² ?

Philippe Diez : Nous sommes aujourd’hui confrontés à un véritable dilemme énergétique. La demande d’énergie va doubler d’ici 2050. La demande d’énergie électrique doublera d’ici 2030. Dans le même temps, la communauté internationale s’est engagée à diviser par deux ses émissions de CO² pour éviter un changement climatique dramatique. L’éco-responsabilité et la problématique de l’énergie est un défi principal pour la planète et l’humanité pour les 20-30 ans à venir.
C’est un challenge formidable, dans lequel Schneider Electric peut jouer un rôle déterminant en tant que spécialiste de la gestion de l’énergie.
Il y a deux façons de résoudre le challenge de l’énergie ; la première consiste à produire de l’énergie propre qui ne diffuse pas de CO², comme le photovoltaïque et les éoliennes. Sachant que dans le monde une nouvelle centrale électrique à charbon voit le jour chaque semaine, on comprend vite qu’il faudra des années pour être capable de ne produire qu’à partir d’énergies renouvelables. Et nous ne pouvons pas attendre. Il faut donc déployer en parallèle la deuxième solution qui, elle, a des effets immédiats : économiser l’énergie au niveau de la prise électrique. Il faut souligner le fait qu’1 kilowatt économisé à la prise équivaut à 3 kilowatts économisés à la génération de l’électricité.
Dans ce contexte, Schneider Electric développe sur chacun de ses marchés des solutions d’efficacité énergétique qui permettent de tirer le meilleur parti de leur énergie.

GS Mag : Le bouleversement du Cloud touche plus que jamais les datacenters : pourquoi ? Va-t-on atteindre les limites des datacenters à cause de la haute densité nécessaire pour le Cloud ? Quels sont les enjeux de la virtualisation... ?

Philippe Diez : Le Cloud Computing est un véritable changement de modèle économique, une opportunité pour améliorer le rendement énergétique des datacenters grâce à la haute densité.
Moins de 20 % des datacenterscentres de données sont aujourd’hui “outsourcés” : on estime que la proportion pourrait être d’environ 80% dans dix ans.
Le cloud computing aura des répercussions sur l’ensemble du monde numérique, sur les activités informatiques et sur les modèles économiques, ainsi que sur les propositions de valeur de chaque acteur du secteur : utilisateurs, fournisseurs d’équipements et de logiciels, intégrateurs, opérateurs de télécommunications, distributeurs et, bien entendu, fournisseurs d’hébergement mutualisé.

La virtualisation est un bond en avant évident dans l’évolution des datacenters, car elle permet d’économiser de l’énergie, d’améliorer le débit informatique, de libérer de l’espace physique et de faciliter la migration des données et la reprise après sinistre. Le potentiel d’amélioration de ces bénéfices en optimisant l’infrastructure d’alimentation et le refroidissement pour tirer profit des opportunités d’économies supplémentaires offertes par la virtualisation est moins connu.
_Pendant la virtualisation, une mise à niveau parallèle de l’infrastructure d’alimentation et de refroidissement optimisera l’architecture et le fonctionnement de plusieurs manières, afin de garantir la disponibilité, améliorer la gestion, réduire la consommation d’énergie et améliorer le rendement. Une infrastructure physique correctement conçue apportera non seulement des solutions répondant aux demandes spécifiques de la virtualisation, mais permettra également d’accroître la capacité de densité de l’alimentation et le rendement du datacenter bien au-delà des niveaux précédant la virtualisation.

GS Mag : Comment s’adapter au nouveau modèle économique du Cloud ?

Philippe Diez : L’arrivée du cloud computing nécessite un modèle économique adapté avec une approche fondée sur le paiement à l’usage. Dans ce contexte, Schneider Electric considère que c’est la totalité du datacenter qui doit être adaptée, donc pas seulement les serveurs et les réseaux, mais aussi l’infrastructure physique du datacenter avec le refroidissement et l’alimentation électrique. Les datacenters devront être conçus pour la haute densité, modulaires et parfaitement orchestrés sur l’ensemble de leurs éléments.

Les datacenters doivent être plus denses car la densité demande moins de capital, moins de matériel, moins de mètres carrés à construire tout en consommant moins d’électricité et en dépensant moins ; ce qui est plus green. Rappelons une règle simple : sur 10 ans, la consommation d’électricité d’un datacenter représente le même budget que l’investissement initial lié à sa construction.
Les datacenters doivent également être davantage modulables parce que la charge à gérer sera plus dynamique avec le Cloud Computing et que pour consommer moins d’énergie, l’infrastructure doit s’adapter en permanence à la charge informatique. Pour être compétitifs dans le nouveau modèle économique de paiement à l’usage, les fournisseurs de services de Cloud Computing vont devoir étaler leur besoin en capital ; la modularité ou le concept « pay as you grow » est la solution.

La troisième priorité est donc logiquement une automatisation complète, afin d’optimiser constamment l’infrastructure d’un datacenter et sa consommation énergétique à la charge informatique. Des centaines, voire des milliers, de décisions doivent être prises chaque jour pour optimiser la gestion de l’énergie : tout cela demande une automatisation au travers d’un management intégré des différentes fonctions du datacenter, ce que propose Schneider Electric avec EcoStruxure™ et plus particulièrement la solution logicielle dédiée à la gestion des datacenters StruxureWare for Data Center, intégré aux systèmes de virtualisation Microsoft et VMware.

Ensemble, les industriels et les entreprises peuvent avoir une démarche proactive pour améliorer la performance énergétique des datacenters, en accord avec le “Code of Conduct” proposé par la Commission européenne, dont APC by Schneider Electric est endosseur.

Philippe Diez
Schneider Electric – 35, rue Joseph Monier 92500 Rueil-Malmaison
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