Global Security Mag : Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?

Frédéric Adriaens : Le groupe Alizée est un groupe lyonnais regroupant 3 entités, Atlantis Software, Intra-Links et Gigamax. Créé en 1982 autour d’une première activité, celle de la gestion commerciale, le groupe adressait l’ensemble du marché du négoce, à travers une logique de stockage et de transport. Puis, la technologie évoluant, nous avons été amenés à gérer la logique du travail à distance. Nos clients qui ont des négoces ont des magasins. Ils ont besoin de gérer leurs stocks à distance. Dans cette logique, nous avons proposé à nos clients de connecter ensemble leurs sites distants et d’assurer la sécurité d’un site à l’autre. C’est pourquoi nous avons créé en 2003 Intra-Links.

Le travail à distance a engendré la sécurité et le travail collaboratif. C’est ainsi que nous avons développé le logiciel Links Box ; ce logiciel compile un certain nombre de logiciels existants sur le marché mais qui ne fonctionnent pas ensemble. Nous les avons rendu compatibles en les mettant sur une même plateforme de travail. Cette solution regroupe toutes les fonctionnalités à travers une interface Web, quel que soit le navigateur : firewall, proxy, routeur pour l’administrateur réseau, gestion des accès, serveur accès VPN, … Nous y avons joint un client de messagerie consultable à distance. Nous sommes restés dans un environnement habituel pour l’utilisateur. Depuis sa création, nous avons fait évoluer le logiciel en y intégrant de nouveaux services, comme l’intégration d’une plateforme d’envois de SMS, une logique de sécurité du réseau Wi-Fi (intégration d’un serveur type radius). Nous allons bientôt y intégrer la GED. Nous faisons évoluer notre logiciel environ deux fois par an. Vous pouvez également brancher des caméras de vidéosurveillance sur la Links Box de manière à garder le contrôle sur les sites distants.

En 2007, nous avons lancé Data Protect, un logiciel qui assure la sécurité des fichiers et des dossiers intégrés. Cette solution permet de conserver une sauvegarde sur un serveur central de tous les postes clients. De manière automatique et régulière, le logiciel remonte toutes les modifications vers le serveur central, de manière à réduire l’utilisation de la bande passante. De cette façon, l’ensemble des informations de l’entreprise est toujours à jour. Nous avons la même fonctionnalité pour les bases de données. Depuis la première version créée en 2007, nous avons ajouté une fonctionnalité dédiée aux utilisateurs nomades, permettant de synchroniser les postes fixes et nomades. Dès que vous vous connectez à Internet, vous avez accès à tous vos documents. Vous pouvez ainsi accéder à vos données de n’importe quel endroit et de n’importe quel poste de travail. Les données se trouvent en continu sur le serveur, accessibles grâce à un système de login/mot de passe, ce qui évite les problèmes de perte de données. Vous pourrez ainsi retrouver d’anciens documents même si ils ont été supprimés du poste de travail. Les données sont cryptées quand elles arrivent sur le serveur.

GS Mag : Depuis combien de temps adressez-vous le Maghreb ?

Frédéric Adriaens : Cela fait 18 mois que nous adressons le Maghreb (Algérie, Maroc, Tunisie), dans le cadre de notre stratégie de développement. Nous sommes également présents en Belgique, Suisse et au Luxembourg. Il était logique que nous restions sur le marché francophone. De plus, les pays du Maghreb sont émergeants ; c’est un marché ouvert car tout reste à faire. Dans le cadre de ce développement, nous participons à différents événements dans ces trois pays. Nous avons commencé en juin 2007, à l’occasion de la foire internationale d’Alger, après le Med-IT à Casablanca puis à Tunis.

GS Mag : Quelles sont les particularités de ce marché ?

Frédéric Adriaens : En Algérie, tout est à faire. Ils n’avaient pas grand chose en terme de sécurité et de gestion commerciale, aussi bien pour les PME que pour les grands comptes. La notion du temps est importante dans ce développement car ils n’ont pas la même notion du temps que nous. Le cycle de décision est beaucoup plus long ; il faut compter un an environ. En Tunisie et au Maroc, le cycle est beaucoup plus rapide. On peut conclure une affaire en à peu près trois mois. Ce fut récemment le cas avec l’opérateur tunisien Topnet à qui nous venons de vendre le logiciel Data Protect. Le marché marocain est beaucoup plus mature. Par contre, ils sont beaucoup plus sélectifs. C’est un marché plus concurrentiel, mais quand vous leur proposez des produits adaptés, le cycle de décision est beaucoup plus court.

La logique au Maghreb est de pouvoir leur livrer des produits en langue française. Pour conquérir le marché à l’export, c’est l’idéal. Cela a quand même un coût puisqu’il faut avoir réalisé une étude du marché suffisamment pointue en amont, de manière à pouvoir appréhender et s’adapter à la culture du pays. De nombreuses entreprises sont venues à l’export et sont reparties. Il faut leur montrer que nous sommes présents sur le long terme. Ils sont très ouverts si vous venez vous installer dans le pays. C’est pourquoi nous avons une société en Tunisie, Prestige Infos, et en Algérie, IDA (International Developpement Algerie). Pour l’export, notre offre de vidéosurveillance est particulièrement importante. Nous complétons notre offre ici avec des produits que nous n’avons pas en France. Bientôt, nous espérons pouvoir nous développer au Sénégal.

GS Mag : Quel est l’état de maturité du marché tunisien en terme de sécurité ?

Frédéric Adriaens : Les tuyaux augmentent, les attaques se multiplient et le marché a besoin de solutions pour se protéger des attaques. Les entreprises ont pris conscience du besoin de se protéger contre les virus, le spam, …, mais souvent elles doivent faire face à des problèmes de budget.

GS Mag : Quelles sont vos perspectives pour 2009 ?

Frédéric Adriaens : Consolider le business sur les trois pays du Maghreb, de manière à faire autant de chiffre d’affaires au Maghreb qu’en France. Notre objectif est de 2 millions de CA en 2009 pour le Maghreb.

En France, nous n’avons pas du tout la même stratégie de développement, nous sommes une SSII classique. Nous avons plus d’espoir de développement à l’export que sur le marché français. Le marché français est saturé d’offres. Les prospects sont beaucoup plus critiques et quand on n’a pas un nom de « marque », on n’arrive pas à adresser les gros marchés. A l’export, c’est beaucoup plus simple ; nous pouvons adresser les grands comptes, les administrations, les gouvernements, … Ce sont des marchés qui sont en construction, c’est maintenant qu’il faut y être. Dans 5 ans, ce sera trop tard. Quand nous aurons réussi à nous développer à l’export, nous pourrons nous développer en Europe.

GS Mag : Qu’attendez-vous de cet événement ?

Frédéric Adriaens : Le contact direct avec les utilisateurs, les clients et les prospects. Cet événement nous permet d’être au contact direct du marché et de poursuivre les relations d’affaires. Nous avons également accès à des revendeurs potentiels. Il est important de mailler notre réseau de revendeurs dans chaque pays, de manière à rassurer les clients sur notre présence dans le pays.