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Veille stratégique : un impératif pour toutes les entreprises face à l’incertitude mondiale

avril 2025 par Arnaud Marquant Directeur des opérations KB Crawl SAS

Dans un monde désormais marqué par des crises multiples et des rapports de force géopolitiques exacerbés, les petites et moyennes entreprises ne peuvent plus se permettre de naviguer à l’aveugle. Adaptabilité, résilience… La veille stratégique s’impose désormais.

L’ordre mondial hérité du XXe siècle vacille actuellement sous l’effet conjugué de conflits armés, de tensions économiques, de bouleversements technologiques et de crises environnementales, sur fond de résurgence des impérialismes. Dans ce contexte incertain, les entreprises se trouvent de facto en première ligne. Inflation, ruptures d’approvisionnement, nouvelles régulations, tensions commerciales… L’ensemble de ces éléments ont un impact direct sur leur activité. Pourtant, alors que les multinationales sont d’ores et déjà dotées d’outils de veille sophistiqués, la majorité des PME et des ETI françaises évoluent encore sans véritable stratégie informationnelle. À l’heure où la prise de décision rapide et éclairée est plus cruciale que jamais, comment ces entreprises peuvent-elles espérer survivre et prospérer sans un accès structuré à l’information stratégique ?

Un tissu économique fragile dans un monde en recomposition

Rappelons tout d’abord que la France compte environ 4 millions d’entreprises, dont 140 000 PME et 5 400 ETI (source : Insee). Ces structures, qui forment l’épine dorsale de l’économie nationale, sont aujourd’hui confrontées à des défis sans précédent. En l’espace de quelques années, elles ont dû composer avec la pandémie de Covid-19, la montée des tensions commerciales entre les grandes puissances, une inflation galopante, la guerre en Ukraine et le conflit à Gaza. À cela s’ajoutent les effets de l’élection présidentielle aux Etats-Unis et l’impact croissant du dérèglement climatique, qui redéfinissent l’un comme l’autre les conditions de production et de distribution.

Bien que les entreprises soient directement exposées à ces mutations, peu d’entre elles disposent d’une véritable stratégie de veille. Les grandes entreprises et les multinationales, qui disposent de départements dédiés à la veille économique et concurrentielle, sont capables d’anticiper ces évolutions et d’ajuster leurs stratégies en conséquence. En revanche, la majorité des PME et ETI évoluent encore dans un brouillard informationnel, réagissant aux événements au lieu de les anticiper.

Une telle absence de veille constitue une faiblesse structurelle. Dans un monde où la prise de décision doit être rapide et éclairée, ne pas être informé revient à naviguer à l’aveugle. Or, il est clair que l’incertitude mondiale exige une réactivité accrue, et que cette réactivité passe par un accès structuré et sécurisé à l’information pertinente.

Une veille stratégique ancrée dans la souveraineté des données

Face à ces défis, il est impératif pour les entreprises, quelle que soit leur taille, de s’appuyer sur des éditeurs de solutions de veille fiables et sécurisés. L’information est devenue une ressource stratégique, et son exploitation doit être encadrée pour garantir à la fois son intégrité et sa souveraineté.
Un des risques majeurs réside dans l’externalisation des données. En France comme à l’échelle européenne, de nombreuses entreprises stockent leur data sur des serveurs étrangers, notamment américains (70% selon Rapport Oliver Wyman, 2023 – cf Hosteur). Or, aux Etats-Unis, ces données sont soumises à des régulations nationales qui autorisent les autorités à y accéder. Inutile de dire qu’un tel niveau de dépendance représente une menace directe pour la compétitivité et la confidentialité des informations stratégiques.

Même s’ils sont loin d’être majoritairement concernés par cet état de fait, les éditeurs de veille doivent s’appuyer sur des infrastructures sécurisées, idéalement hébergées en Europe et conformes aux normes de cybersécurité les plus strictes (RGPD, certifications ISO 27 000 notamment). Cela garantit non seulement une meilleure protection des données, mais aussi une résilience accrue face aux cyberattaques et aux ingérences étrangères. Par ailleurs, les outils de veille ne doivent pas se limiter à une simple collecte d’informations. Ils doivent proposer des capacités avancées d’analyse, de tri et de synthèse, permettant aux entreprises de détecter les signaux faibles, d’anticiper les tendances et de prendre des décisions éclairées en temps réel. Ici, il ne s’agit plus seulement d’être informé, mais de transformer la donnée en information stratégique.

Dans un monde en crises, il convient donc bien de mener une réflexion sur la posture à adopter. Confrontées de plus en plus à un environnement en mutation quotidienne, les petites et moyennes entreprises sont mises en demeure de se positionner clairement : vont-elles rester en état de sidération face à l’incertitude, ou vont-elles se mettre en mouvement, en s’outillant pour comprendre, anticiper et agir ?


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