Smart Cities et fortes affluences : protéger les réseaux face à l’accroissement des cyberattaques
juillet 2024 par Vincent Nicaise, industrial partnership and ecosystem Manager, Stormshield
Dès l’officialisation de l’organisation des Jeux d’été, la ville de Paris s’est engagée dans une transformation majeure pour devenir une « ville connectée » ou « smart city ». Cette initiative vise à intégrer des technologies avancées telles que l’Internet des objets (IoT) pour la gestion de l’air et de l’eau, des caméras augmentées ainsi qu’un système de transport connectés pour améliorer la qualité de vie urbaine. Cependant, cette interconnexion accrue des systèmes d’information crée une complexité supplémentaire qui augmente la surface d’attaque potentielle pour les cyberattaques et plus de 4 milliards sont attendues pour juillet 2024. Pour les smart cities, la protection des données est cruciale, car les divers systèmes de gestion intelligents, en se superposant, nécessitent une sécurité renforcée afin de prévenir les intrusions et assurer la résilience des infrastructures critiques.
Dans ce contexte, Vincent Nicaise, Industrial Partnership and Ecosystem Manager chez Stormshield, met en avant les meilleures pratiques à adopter pour sécuriser la mobilité des villes connectées.
« Les systèmes de transport connectés sont particulièrement à risque. Par exemple, l’attaque subie par Olsztyn en Pologne, où les services de tramway ont été perturbés, montre combien de telles attaques peuvent être dévastatrices, surtout en période de grande affluence comme les Jeux de Paris. Les services de mobilité douce, tels que les vélos et scooters électriques, ainsi que les réseaux de transport multimodaux, sont également exposés à des menaces spécifiques. Ces systèmes, fortement connectés, peuvent devenir des cibles privilégiées pour les cybercriminels, compromettant ainsi la fluidité des déplacements urbains et la sécurité des utilisateurs et de leurs données. En effet, la compromission d’une application de location de trottinettes électriques peut conduire au vol de milliers d’informations bancaires des utilisateurs.
Par exemple, pour anticiper le flux d’allers et venues lors des Jeux d’été, la ville de Paris a prévu de mettre en place des caméras augmentées pouvant détecter en temps réel les mouvements de foule anormaux, les sacs abandonnés et les comportements suspects autour des sites olympiques et dans les transports en commun. Les images sont envoyées à une salle de surveillance où un agent supervise une centaine d’écrans. Un exemple de cyberattaque pouvant survenir dans cette situation est celle d’une compromission des caméras augmentées de Paris, masquant les anomalies ou créant des bouchons fictifs. Ce type d’incidents pourrait entraîner des perturbations dans les systèmes de contrôle des feux de circulation. Une telle attaque serait alors dramatique.
Ainsi, pour sécuriser ces infrastructures, plusieurs mesures doivent être prises. La cartographie précise des équipements permet de maitriser les composants de son système et d’identifier leurs points de vulnérabilité. De plus, l’installation de dispositifs de sécurité avancés, tels que des pare-feux et des systèmes de détection d’intrusion, est cruciale pour protéger les systèmes contre les cyberattaques.
En outre, la coopération entre les différents acteurs, incluant les spécialistes de la cybersécurité et les équipes métier est essentielle. Cette collaboration facilite le partage d’informations, la coordination des efforts de sécurisation et assure une réponse rapide et efficace en cas d’incident. Pour les Jeux de Paris, cette synergie est indispensable afin de garantir la sécurité des infrastructures critiques et la continuité des services de transport.
Dès lors, la sécurité des infrastructures de transport pendant les Jeux d’été de Paris est un enjeu crucial. En intégrant des technologies avancées tout en renforçant les mesures de cybersécurité et en favorisant la collaboration intersectorielle, Paris peut offrir un environnement sûr et résilient pour les participants et les visiteurs. Les leçons tirées de cette expérience serviront de modèle pour d’autres smart cities confrontées aux mêmes défis à l’avenir. »