Piratage J-N Barrot : Avons-nous besoin d’être piratés pour être espionné ?
décembre 2024 par Frans Imbert Vier, PDG d’Ubcom
Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a été victime d’un piratage de son téléphone portable personnel. L’alerte a été donnée par les autorités du Bahreïn, qui ont informé les services de sécurité français de cette intrusion.
Frans Imbert-Vier, CEO d’UBCOM Spécialiste en cyber sécurité et contre espionnage réagit vivement à ce piratage :
« Nous observons une tendance chez certains décideurs à privilégier les solutions numériques grand public, notamment les applications de messagerie comme WhatsApp, sans peut-être mesurer pleinement les enjeux de souveraineté numérique. Cette situation mérite notre attention, particulièrement au sein du ministère des Affaires étrangères, qui a déjà connu des incidents de sécurité concernant la base de données Ariane contenant les informations des Français de l’étranger.
Il est important de rappeler que l’utilisation de systèmes de communication numériques étrangers peut présenter des vulnérabilités en termes de confidentialité des échanges diplomatiques. Cette réalité a pu avoir des répercussions sur certaines négociations internationales, comme l’illustre le dossier des sous-marins australiens où la France s’est trouvée en situation délicate. Ce sont les écoutes qui ont permis aux Américains de doubler la France.
En tant que ministre, M. Jean-Noël Barrot est soumis à l’IGI 1300, un cadre réglementaire précis concernant la protection du secret défense et l’usage des moyens de communication. Le Secrétariat général de la défense nationale met à disposition des procédures et des outils adaptés pour garantir la sécurité des communications sensibles. Il serait souhaitable de renforcer l’application de ces dispositifs existants pour mieux protéger nos intérêts stratégiques. Le ministre aurait dû avoir les précautions nécessaires, le suivi et les moyens pour pouvoir éviter ce genre de choses. »