La Suède actualise son guide de survie "En cas de crise ou de guerre"
décembre 2024 par Benoit Grunemwald Expert en Cyber sécurité, ESET France
Face aux menaces modernes et traditionnelles, le gouvernement suédois a actualisé son manuel de survie "En cas de crise ou de guerre" selon The Guardian. Cette mise à jour met l’accent sur les risques émergents comme les cyberattaques et les campagnes de désinformation, tout en maintenant les conseils essentiels sur les provisions de base : eau en bouteille, sacs de couchage, réserves de piles et d’argent liquide.
L’inquiétude grandit au Royaume-Uni, où Richard Horne du Centre national de cybersécurité tire la sonnette d’alarme sur la menace cyber russe et chinoise, jugée sous-estimée. Le ministre Pat McFadden évoque notamment le risque de pannes d’électricité majeures causées par des cyberattaques russes.
Cette préoccupation est partagée par les pays scandinaves (Suède, Norvège, Finlande et Danemark) qui conseillent à leurs citoyens de se préparer à d’éventuelles coupures de courant. Bien que les infrastructures britanniques soient considérées comme robustes, Ciaran Martin, ancien directeur du NCSC, insiste sur l’importance pour les organisations de disposer de plans d’urgence.
Benoit Grunemwald - Expert en Cybersécurité chez ESET France réagit
<< Le ciblage des infrastructures nationales critiques (OIV en France, étendu par NIS2 et REC aux Entités Essentielles et Importantes) est de plus en régulièrement une stratégie d’atteinte de leurs objectifs pour certaines nations. L’Ukraine en faisant l’expérience directe, des attaques ont visées ses réseaux électriques. (Industroyer 1 et Industroyer 2).
Cette menace dépasse largement les frontières ukrainiennes. La Chine, notamment, est accusée de mener des opérations de cyberespionnage sophistiquées visant les infrastructures critiques de nombreux pays. L’enquête FBI sur le typhon Volt a révélé des intrusions chinoises dans les secteurs de l’énergie, de l’eau et des télécommunications. Le directeur du FBI a d’ailleurs mis en garde contre la capacité de la Chine à exploiter ces accès pour causer des perturbations majeures.
Face à ces menaces, une coalition internationale d’agences de cybersécurité (États-Unis, Australie, Nouvelle-Zélande, Japon, Corée du Sud, Allemagne, Royaume-Uni) a alerté sur les activités du groupe APT40, lié au ministère chinois de la Sécurité intérieure. Cette mobilisation souligne la dimension mondiale du défi : les cyberattaques contre les infrastructures critiques sont devenues un outil d’influence géopolitique utilisé sur tous les continents. >>