Ivanti : Près d’un tiers des employés gardent secrets leurs gains de productivité liés à l’IA
mai 2025 par Ivanti
Ivanti publie son nouveau rapport, « Technologie au travail 2025 : Remodeler le travail flexible ». Menée auprès de plus de 6 000 employés de bureau et 1 200 professionnels IT et cybersécurité, cette étude met en lumière les enjeux et opportunités du monde du travail contemporain.
Dans un contexte marqué par les tensions économiques, la stagnation du marché de l’emploi, la généralisation du retour au bureau (RTO) et une réduction des perspectives d’évolution, le rapport Ivanti révèle une inquiétude croissante quant à l’usage de la technologie pour améliorer la productivité, mais aussi une insatisfaction et un manque de motivation au travail. Ainsi, 30 % des employés qui utilisent l’IA générative au travail craignent de perdre leur poste, tandis que 27 % souffrent d’un syndrome de l’imposteur alimenté par l’IA — ils craignent que leur entourage ne remette pas en question leurs compétences.
« L’étude Ivanti montre que les collaborateurs aspirent à plus d’autonomie dans leur vie professionnelle, ainsi qu’à des solutions IA qui leur permettent de mieux travailler. », déclare Brooke Johnson, Chief Legal Counsel et SVP of HR and Security chez Ivanti. « Pour y répondre, les entreprises doivent mettre en place une gouvernance IA durable, fondée sur la transparence, et réinventer leurs processus faire face au effets complexes de ce syndrome de l’imposteur induit par l’IA. Les employeurs incapables d’aborder l’innovation avec empathie et de redonner de l’autonomie aux collaborateurs risquent de perdre de précieux talents et de voir leur productivité chuter. »
En 2025, 42% des employés déclarent utiliser des outils d’IA générative au travail, contre 26% l’année précédente. En parallèle, 48 % disent ressentir une forme de « resenteism » — lorsqu’un collaborateur reste à son poste malgré un fort désengagement et ressentiment — et 37% admettent faire preuve de présenteisme, c’est-à-dire venir au bureau pour être « vus », sans forcément être plus productifs. Ces comportements constituent pour les employeurs un rappel important : quel que soit l’endroit, les collaborateurs ont besoin de se sentir impliqués dans leur travail et récompensés pour leurs efforts.
Chez les professionnels IT, ces tensions peuvent avoir un effet boule de neige sur la productivité et la sécurité de l’entreprise. Si 83 % des professionnels IT estiment que le travail flexible est important, voire essentiel, seuls 27 % jugent leur poste actuel réellement flexible, et 64 % disent subir des pressions de la part de leur employeur pour revenir au bureau. Dans un marché où la guerre des talents IT fait rage, ces chiffres doivent alerter les employeurs.
L’étude Ivanti arrive à plusieurs conclusions clés :
• Les collaborateurs dissimulent à leur employeur les gains de productivité qu’ils doivent à l’IA :
o Près d’un tiers (32 %) des employés qui utilisent l’IA générative au travail le font à l’insu de leur employeur. Pour 36%, il s’agit d’un « avantage secret » qu’ils souhaitent garder pour eux, 30 % craignent que leur poste soit supprimé et 27 % ne veulent pas que leur usage de l’IA remette en cause leurs compétences. Pourtant, cette utilisation non encadrée d’outils IA présente d’importants risques en matière de cybersécurité.
• Les employés présents au bureau continuent de se connecter à distance hors des heures ouvrables :
o Malgré la montée en puissance des politiques de retour au bureau, 85 % des collaborateurs disent se connecter à distance en dehors des heures de travail — que ce soit pour consulter leurs e-mails ou terminer une tâche. Les employeurs doivent donc être en mesure de sécuriser toutes les formes de travail, que ce soit pour les grands voyageurs, pour les e-mails en soirée ou pour les journées de travail à distance imprévues.
• Les jeunes générations plus enclines à changer d’emploi pour gagner en flexibilité
o La génération Z (54 %) et les milléniaux (53 %) se disent prêts à démissionner pour gagner en flexibilité sur le lieu de travail. Près de la moitié des employés de bureau (48 %) estiment qu’un employeur inflexible sur les horaires ne les apprécie pas, eux ni leur travail. Ce ressenti met en lumière un changement significatif dans les attentes concernant le lieu de travail. Les collaborateurs veulent plus de flexibilité et d’autonomie au travail, en particulier les jeunes actifs.
• L’IA est-elle la solution face à la complexité technologique ?
o En 2025, les entreprises vont investir des milliards dans les nouvelles technologies.
Pourtant, près de la moitié (46 %) des professionnels IT rapportent une hausse des tickets de support suite à l’adoption de nouveaux logiciels. Cela augmente la complexité, les risques et la dette technique et freine l’innovation. L’IA, si elle peut simplifier certains processus, risque aussi d’ajouter de nouveaux silos si elle est mal intégrée. Tant que les entreprises n’auront pas repris la maîtrise de leur pile technologique existante et décloisonné les données, elles ne pourront tirer pleinement parti des promesses de l’IA.