Bertrand Trastour, Kaspersky : L’IA et le machine learning (ML) jouent depuis longtemps un rôle crucial dans la cybersécurité défensive
mars 2024 par Marc Jacob
Lors du Forum InCyber, Kaspersky présentera l’ensemble de sa gamme de solutions. Dont son offre de container, son XDR… Pour Bertrand Trastour, Directeur Général de Kaspersky L’IA et le machine learning (ML) jouent depuis longtemps un rôle crucial dans la cybersécurité défensive.
Global Security Mag : Quelle sera votre actualité lors du Forum InCyber 2024 ?
Bertrand Trastour : Tout d’abord nous souhaitons montrer que Kaspersky est toujours présent et innove.
Pour les MSSP, le licensing de notre Threat Intelligence est désormais parfaitement adaptée à leurs besoins. Nous avons également développé une offre Container, liée aux besoins croissant des entreprises dans l’usage de ces derniers. Les risques associés sont forts, cette nouvelle offre répond à ces enjeux. Enfin, nous présentons également une offre dédiée à la Sécurité Industrielle, parmi les plus complète du marché. Elle s’articule autour d’une offre XDR dédiée à cet environnement.
Global Security Mag : Quels sont les points forts des solutions que vous allez présenter à cette occasion ?
Bertrand Trastour : Nous sommes en mesures d’adresser tous types de profils grâce à nos différentes offres, de l’auto-entrepreneur aux très grands comptes.
Les solutions Kaspersky sont toujours reconnues comme étant parmi les plus fiables sur le marché lors de tests réalisés par des laboratoires indépendants tels que AV-Comparatives, AV-TEST ou encore SE Labs.
Global Security Mag : Cette année le Forum InCyber aura pour thème l’IA, quelles sont les principales cyber-menaces qui en sont issu ?
Bertrand Trastour : Il existe différents scénarios malveillants dans lesquels l’IA pourrait être utilisée, comme la création d’emails de phishing et de programmes malveillants, ou la fourniture de conseils de base en matière de tests de pénétration. La génération de contenus photos, vidéos, audio a également connu un développement important cette année.
Si les scénarios malveillants sont nombreux, l’élaboration d’un deepfake audio ou visuel efficace et crédible exige actuellement beaucoup de compétences, d’efforts et parfois de ressources informatiques, ce qui n’est pour le moment pas à la portée du premier cybercriminel venu. Toutefois, une démocratisation des usages par les attaquants est à craindre dans des délais très courts.
Par ailleurs, la nature en cloud des fournisseurs d’IA laisse aussi la porte ouverte à des risques de confidentialité. Au fur et à mesure que les messages des utilisateurs sont traités sur les serveurs du fournisseur, ils peuvent être stockés et divulguées accidentellement par celui-ci.
Global Security Mag : Avez-vous ou allez-vous intégrer des technologies d’IA dans vos solutions ?
Bertrand Trastour : L’IA et le machine learning (ML) jouent depuis longtemps un rôle crucial dans la cybersécurité défensive, en améliorant des tâches comme la détection des programmes malveillants et la prévention du phishing. Nous utilisons ces deux outils pour résoudre des problèmes spécifiques depuis près de vingt ans. Cette année, le battage médiatique croissant et l’adoption de plus en plus fréquente de l’IA générative ont donné à cette tendance une dynamique véritablement nouvelle à l’échelle du secteur.
Il existe des outils spéciaux, comme ceux utilisés pour extraire les journaux d’événements de sécurité, les listes de programmes automatiques et de processus en cours d’exécution, et pour rechercher des indicateurs de compromission. En rétroingénierie, l’IA s’est révélée utile pour déchiffrer les fonctions du code. En outre, les chatbots ont permis de créer divers scripts pour l’analyse des menaces ou la remédiation, sans parler de l’automatisation transparente de tâches, comme la rédaction de rapports et d’emails.
Les techniques d’IA et de ML ne doivent pas être considérées comme une « arme de défense absolue ». Elles doivent s’inscrire dans une approche de sécurité multi-niveaux, au sein de laquelle des technologies de protection complémentaires et l’expertise humaine opèrent ensemble pour se couvrir mutuellement. La Threat Intelligence offre une vision complète du paysage mondial des menaces, en combinant des sources de renseignements, des flux de données sur les menaces et des recherches internes, le tout analysé par notre équipe d’experts dans le but de fournir des informations exploitables afin d’aider les organisations à se protéger contre les cybermenaces.
Global Security Mag : Comment les technologies doivent-elles évoluer pour contrer ces menaces ?
Bertrand Trastour : Les développeurs et les chercheurs contribuent actuellement à l’élaboration de filigranes pour les médias générés par IA afin d’en faciliter l’identification et la provenance, permettant ainsi aux utilisateurs de ne pas se faire berner.
Au-delà des technologies, de nouvelles réglementations, tout comme les stratégies des fournisseurs de services, exigeront de signaler ou d’identifier d’une manière ou d’une autre les contenus produits par IA, et les fournisseurs de services continueront probablement d’investir dans les technologies de détection.
Il faut toutefois farder en tête que si les cybercriminels adoptent les nouvelles technologies, notamment l’IA générative, ils ne seront pour autant guère en mesure de modifier le paysage des attaques. Dans de nombreux cas, la technologie n’est pas encore suffisamment aboutie ou facile d’utilisation.
Global Security Mag : Quel message souhaitez-vous transmettre aux RSSI ?
Bertrand Trastour : Kaspersky est un acteur de confiance, engagé depuis 27 ans à créer un monde plus sûr. Nous sommes partenaire d’acteurs étatiques comme Cybermalveillance.gouv.fr. Nous sommes également partenaire d’INTERPOL, avec qui nous collaborons étroitement comme lors de l’enquête internationale visant à lutter contre l’action du malware Grandoreiro, menée en ce début de mois. Nous disposons également de centres de transparence et sommes prêts à répondre à toute question que vous vous poseriez.
Articles connexes:
- Hervé Schauer, HS2 : C’est le RSSI qui fera que les métiers, les informaticiens, la DSI, la direction, prendront en compte la cyber
- Paul Louis Vincenti, Altospam : Les entreprises doivent être vigilantes face aux nouvelles menaces et utiliser des technologies à base d’IA
- Maxime Alay-Eddine Cyberwatch : En 2024, les RSSI devront bien choisir leurs combats et prioriser les résultats produits par les solutions de sécurité déployées
- Kizitho Ilongo TD SYNNEX France : Les RSSI lors de la conduite du changement doivent intégrer véritablement la cybersécurité à l’ADN de l’organisation
- Benjamin Leroux, Advens : Les RSSI ne doivent pas rater le « train de l’intelligence artificielle »…
- Renaud GHIA, Tixeo : L’utilisation de solutions souveraines et certifiées reste gage de fiabilité
- Rui Manuel Costa, Query Informatique : Ne soyez pas dogmatiques, et pensez à regarder des solutions hors des sentiers battus afin de protéger vos environnements
- Xavier Lefaucheux, TrustBuilder : Nous recommandons aux RSSI de favoriser l’utilisation de solutions de cybersécurité souveraines
- Morey Haber, BeyondTrust : RSSI, gardez les secrets de votre business et les informations très sensibles hors de portée de l’IA - pour l’instant
- Regis Alix, Quest Software : Si l’annuaire principal est compromis, c’est toute l’organisation qui s’arrête
- Philippe Loudenot, FORECOMM – BLUEFILES : Les RSSI ne doivent pas succomber aux phénomènes de mode en occultant la protection des contenus
- Yves Wattel, Delinea : La cybersécurité peut être un formidable catalyseur pour les entreprises
- Jean Geelhand de Merxem, Avant de Cliquer : La prévention doit rester au cœur des stratégies de cybersécurité des organisations
- Cyril Sultan, Wiz : Wiz AI-SPM donne la visibilité aux entreprises sur les projets utilisant l’AI pour identifier et limiter les risques
- Frédéric Le Landais, Synetis : Les RSSI doivent adopter une approche holistique de la cybersécurité pour une défense robuste et résiliente
- Antonin Hily, Sesame it : Les RSSI doivent considérer, avec objectivité et bienveillance les solutions locales
- Sébastien Sivignon, Custocy : Les RSSI doivent intégrer l’IA dans leur stratégie de cybersécurité, mais avec prudence et expertise
- Laurent Tombois, Bitdefender : Les progrès de l’IA posent de nouveaux défis
- Niklas Hellemann, SoSafe : En mettant l’accent sur l’éducation et la sensibilisation des employés, les sociétés peuvent promouvoir une culture proactive de self-défense numérique
- Olivier Tireau, SentinelOne : En 2024, le rôle des RSSI va continuer à s’affiner et à s’affirmer
- Pierre-Yves Hentzen, Stormshield : L’offre Stormshield XDR réduit le temps de réponse à incident
- Gérôme Billois, Wavestone : Il faut espérer que les avancées de l’intelligence artificielle pourront simplifier et rendre plus efficaces les actions des équipes de cybersécurité
- Cathy Lesage, CEO de Rubycat : Sécurisez votre chaine d’approvisionnement qui est l’un des canaux de menace majeure de votre SI
- Freddy Milesi, CEO de Sekoia.io : Si l’IA nous aide à atteindre un niveau supérieur d’efficacité… elle ne remplace pas l’humain
- Fabien Pereira Vaz, Paessler AG : Des contrôles multi niveaux sont nécessaires afin d’ajouter à la simple surveillance des appareils la détection de comportements inhabituels
- Nicolas Quintin, Filigran : malgré les outils de détection, la connaissance des menaces ne reçoit pas toujours l’attention qu’elle mérite
- Eric Vedel, Cisco : Les technologies de Défense doivent capitaliser sur les technologies de Gen AI
- Nicolas Jeanselme, Salt Security : Il devient impératif d’adopter une approche stratégique en matière de sécurité des API
- Jean-Michel Tavernier, Armis : Nous sommes sur la bonne voie en termes de fiabilité dans la détection des menaces
- Julien Tessier, LockSelf : Les notions de traçabilité et de compliance sont des enjeux forts pour les RSSI
- Benoit Grunemwald, ESET : La composante IA est une lame à double tranchant qui multiplie les capacités des attaquants comme celle des défenseurs
- Frédéric Laurent, Snowpack : Grâce à l’invisibilité, nous apportons un changement radical au paradigme actuel de la cybersécurité et de la confiance
- Pascal Le Digol, WatchGuard Technologies : PME-ETI, Faites-vous accompagner !
- Vasco Gomes, Eviden : Les RSSIs devaient porter une attention particulière à trois domaines clés : l’intelligence artificielle, la conformité aux nouvelles réglementations et le comportement humain
- Candice Dauge, Docaposte : Pour contrer efficacement les menaces, il va être indispensable à l’avenir d’appréhender la sécurité de manière holistique
- Sébastien Weber, Mimecast : Il ne faut pas concentrer toutes les ressources de sécurité dans un seul domaine
- Romain Basset, Vade, Hornetsecurity Group : Notre rapprochement avec Hornetsecurity offre une alternative à la fois souveraine et solide
- Ayman Khalil, Red Alert Labs : Face aux risques croissants sur les IoT, nous offrons une expertise spécialisée et unique
- Nicolas Groh, Rubrik : Les RSSI doivent adopter une bonne posture face aux cyberattaques et pour cela, la préparation et la partie technique restent indispensables
- Morgan Follier, Ilex Cybersecurity – Inetum Software : L’innovation est le principal moteur de développement des solutions au sein d’Inetum Software
- Adrien Porcheron, Cato Networks : Notre approche SASE est une réponse à ces enjeux et notre proposition de valeur reste unique sur le marché
- David Buis, SolarWinds : Nous suggérons aux RSSI de de tirer parti des solutions d’observabilité pour mieux comprendre le flux de données
- Christophe Baroux, Sysdig : Au fur et à mesure que les entreprises se tournent vers le cloud, les normes traditionnelles deviennent obsolètes et trop lentes
- Eric Fries, ALLENTIS : La menace n’a pas vraiment évolué dans sa technique mais elle a étendu son périmètre
- Bernard Montel, Tenable : Face à la sophistication croissante des cybermenaces, les solutions doivent permettre aux entreprises de passer à une stratégie axée sur la prévention
- Pierre Codis, Keyfactor : La confiance zéro et la gouvernance cryptographique sera la priorité de nombreuses entreprises en 2024
- Hervé Liotaud, Illumio : La segmentation Zero Trust devrait être incontournable
- Vincent Poulbère, SysDream : NIS2 conduira à une prise en compte réelle au niveau de la DG, la DAF, et la DRH, et pas seulement la DSI, constituant ainsi le nouveau défi des RSSI !
- Ferhat Kaddour, Atempo : Les backups sont désormais des éléments actifs de vos politiques cyber
- Julien Jacquel, Cyberprotect : L’IA est un nouveau terrain de jeu qui sera exploité aussi bien par les métiers de la cybersécurité que par les attaquants !
- Damien Damamme, Dattak : Notre solution permet des réductions pouvant atteindre jusqu’à 30% sur le montant de la prime d’assurance !
- Jean-Pierre Barré, WALLIX : La directive NIS 2 peut rajouter une pression supplémentaire sur les RSSI, il est donc important de mettre en place une politique interne de sécurité solide
- Jerome Notin, Cybermalveillance.gouv.fr : Les RSSI devraient rendre obligatoire SensCyber
- Philippe Luc, CEO d’ANOZR WAY Il est indispensable de protéger les entreprises en prenant en compte le facteur humain
- Stéphanie Ledoux, ALCYCONIE : Les RSSI doivent faire comprendre aux décideurs que les stratégies de cyber résilience sont aussi importantes que la protection et la prévention
- Éric Leblond, Stamus Networks : Le NDR est un outil incourtanble
- Nicolas Dubée, ChapsVision : L’IA est une opportunité pour nous tous, mais aussi pour les acteurs malveillants
- Laurent Noë, CyBi : Pour vous protéger des attaques, tentez une nouvelle approche avec des solutions basées sur l’IA pour prévenir plutôt qu’essayer de guérir
- Guillaume Alliel, Phinasoft : La gouvernance est la clé de voute de toutes les activités de cybersécurité
- Benjamin Duchet, HP France : Les technologies doivent évoluer avec des réponses pragmatiques face aux menaces émergentes
- Thomas Gayet, Scovery : La disponibilité et l’intégration d’une notation Européenne aux décisions de l’entreprise devient un enjeu stratégique
- Jean-Noël de Galzain, WALLIX Group, et Hexatrust : Les femmes et les hommes doivent travailler ensemble au sujet de la Cybersécurité à l’ère de l’IA.