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Pénurie des talents IT et compétitivité des entreprises : une équation qui reste à résoudre ?

juin 2022 par Patrick Rohrbasser, Regional VP Southern Europe and Africa, Veeam Software

Les innovations technologiques qui ont fait parler d’elles ces derniers mois, comme le métaverse, l’internet des comportements (IoB), ou encore la généralisation du traçage et du profilage des individus, dessinent les contours du monde virtuel de demain. Autant d’innovations qui placent encore plus qu’avant les données au cœur du sujet, puisqu’il est désormais impossible pour les entreprises de s’en passer, quel que soit leur secteur d’activité. Il faut donc s’attendre à une évolution continue et toujours plus forte de notre monde, avec une prédominance du digital à tous les niveaux, y compris dans les domaines encore fortement ancrés dans l’humain aujourd’hui.

Pour rester compétitives sur ce marché toujours plus digitalisé et innovant, les entreprises n’ont pas d’autres choix aujourd’hui : elles doivent faire appel à des talents qui savent aussi bien coder qu’avoir des idées formidables et les mettre en œuvre à grande échelle et bousculer les habitudes par des innovations incontournables.

Les regards se tournent vers les infrastructures du futur

Pour faire face aux enjeux actuels, tous les secteurs d’activité confondus sont touchés par une dynamique de développement et de complexification des technologies. Parmi les besoins fondamentaux des entreprises, il y a des priorités stratégiques qui sont importantes, notamment le "time-to-market", c’est-à-dire la rapidité de production et de commercialisation des produits, l’innovation, créatrice de richesse et de compétitivité, et enfin l’agilité, autrement dit la capacité des entreprises à adapter leur production rapidement en fonction de la demande, ou bien et à diffuser un nouveau produit ou service en très peu de temps auprès d’un maximum de personnes.

L’usage de nouveaux canaux de communication comme le réseau social Tik Tok, qui permet de partager du contenu à des millions d’utilisateurs instantanément avec une vélocité inégalable, est typiquement une représentation de cette dernière tendance.

Pour répondre à ces besoins, les technologies se diversifient et sont consommées tous azimuts par les entreprises, à l’image des microservices, des conteneurs et des infrastructures Kubernetes, facilitant le développement de nouvelles applications et accélérant leur mise en œuvre, pour couvrir de nouveaux usages, mais en parallèle augmentant aussi considérablement le volume des données et la consommation cloud.

L’innovation technologique victime de la pénurie de talents

Cette dynamique va inévitablement requérir de nouvelles compétences transversales entre les domaines pour faciliter la collaboration des équipes et la compréhension des enjeux nouveaux. Le Forum économique mondial prévoit que, d’ici 10 ans, 9 emplois sur 10 nécessiteront des compétences numériques. Derrière ces nouveaux marchés générateurs de revenus, des experts capables de développer des systèmes et de créer de l’intelligence artificielle pour aller plus loin sont nécessaires ; les métiers de data scientists, data analysts et développeurs seront donc de plus en plus recherchés pour répondre aux enjeux futurs du monde digital.

Cela explique pourquoi la pénurie de ressources est un vrai sujet économique à l’heure actuelle ; seules les entreprises qui ont les fonds suffisants peuvent recruter les talents nécessaires, laissant les autres à la traîne et potentiellement désœuvrées. Car il ne suffit pas de dire qu’il faut plus de talents IT pour que cela se produise immédiatement et que l’on puisse tripler ou quadrupler en quelques mois le nombre de data scientists, de data engineers ou d’autres spécialités liées aux nouvelles technologies. Il faut au minimum cinq ans pour créer de nouveaux talents, et l’accélération de la vitesse d’innovation n’arrange pas les délais. Cette situation, en grande partie due aux lacunes des parcours d’orientation et de formation des étudiants actuels, mais aussi à la communication très en amont sur le potentiel de ces nouveaux métiers, aboutit à un décalage regrettable entre les besoins créés par la dynamique du marché et la réalité des ressources RH.

Si l’on observe la nature des défis qui se présentent aux entreprises aujourd’hui en termes de gestion de leurs données, 80% d’entre elles en France disent souffrir d’un écart de disponibilité et de protection de leurs données. Pour y remédier et améliorer leurs capacités, elles vont forcément avoir besoin de talents ayant une bonne culture numérique ; mais la tension – voire la pénurie – existante sur le marché de l’emploi en termes de talents numérique pourrait malheureusement les mener à une amplification de ces risques et de leur constat d’une insuffisante protection des données.

Face à la rareté des talents, le nouveau défi des entreprises sera de réussir à les attirer et les fidéliser, d’autant que la pandémie a créé de nouvelles attentes chez ces profils. Pour cela, la plupart jouent à armes inégales avec les géants du numérique, qui proposent des salaires attractifs et des conditions de travail très attractives. Il y a donc une réelle nécessité, pour les entreprises, de renouveler leur culture afin d’offrir des conditions plus flexibles, mais aussi de communiquer sur leur capacité à offrir une perspective et un futur, voire de proposer des formations. A terme, cette situation pourrait venir modifier profondément et durablement les modèles de travail que nous connaissons, et voir apparaître une nouvelle génération d’autoentrepreneurs vendant leurs services via des plateformes logicielles où le système de notation et de recommandation sera déterminant, à l’image d’un "Trip Advisor" de l’emploi.


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