John McHugh, President & Chief Marketing Officer, Brocade

A l’occasion du dernier séminaire NetEvents, qui a réuni près d’une centaine de journalistes et analystes EMEA à Istanbul en Turquie, John McHugh, President & Chief Marketing Officer, Brocade, s’est risqué au défi de la prédiction. Après avoir dressé un constat des tendances actuelles, il a tenté d’anticiper l’avenir. Un exercice périlleux, compte tenu de la vitesse d’évolution des technologies et de leur caractère parfois imprévisible. Selon lui, nous avons trop souvent tendance à « surestimer le changement sur le court terme, mais à le sous-estimer sur le long terme » (cf. Arthur C. Clarke).

Mobilité : l’accès à l’information en toute circonstance…

Pour John McHugh, la mobilité est une tendance plus que solide aujourd’hui, qui ne devrait d’ailleurs cesser de s’accentuer et de se consolider dans nos modes de vie. Les smartphones rendent l’accès à l’information, personnel et professionnel, possible n’importe quand, et de n’importe où. Tout un chacun s’attend aujourd’hui à pouvoir travailler quel que soit le contexte, c’est en train de devenir la norme, tandis que le contraire apparait de plus en plus surprenant, voire inimaginable. Ce phénomène aura également pour conséquence une diminution massive des ventes de desktops, les utilisateurs étant à la recherche de devices toujours plus petits, plus mobiles et ergonomiques.

Virtualisation : des performances accrues, un management plus complexe…

La virtualisation représente également une tendance lourde en 2010 et pour les années qui s’annoncent. Toutefois, certains écueils restent encore perceptibles. En effet, d’une manière générale, les Data Centers sont aujourd’hui incapables de répondre aux attentes et besoins inhérents à la virtualisation. En outre, même s’il est certain que la virtualisation augmente les performances, les clients ne perçoivent pas toujours qu’elle rend le management plus complexe. Certains Data Centers, qui étaient conçus pour supporter une centaine d’applications environ, se retrouvent à supporter des demandes pouvant aller jusqu’à 1000, 2000, …, applications. En outre, l’aspect sécurité reste encore trop négligé dans ce domaine.

Cloud computing : une adoption plus lente que prévue…

Enfin, il est indéniable que le cloud computing représente une orientation majeure de l’évolution du monde IT. Toutefois, pour John McHugh, malgré l’engouement actuel pour le cloud computing et son développement certain, ce dernier sera adopté, dans les faits, beaucoup plus lentement que les gens ne l’imaginent. Pour des raisons de sécurité, d’intégrité des données et de qualité de services, les fournisseurs de services ne sont pas en mesure, à l’heure actuelle, de garantir à leurs clients que le cloud est plus sûr que leur propre Data Center. Et de toute façon, tant qu’il n’y aura pas les garanties suffisantes en termes de sécurité, les RSSI, DSI, …, ne laisseront pas les données de leurs entreprises s’envoler n’importe où.

En attendant, nous allons assister à une prolifération du nombre de clouds privés. « Nous n’avons pour le moment ni les moyens légaux ni le niveau de sécurité nécessaires pour s’engager complètement dans le cloud » explique John McHugh.

A l’heure où le « business » souhaite déplacer les informations critiques dans le cloud, et où les cybercriminels atteignent un niveau de professionnalisme inégalé auparavant, la sécurité devient plus importante que jamais. C’est pourquoi la sécurité de l’information restera le principal enjeu des années à venir.