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Ces sociétés IT indiennes qui regardent vers l’Europe

novembre 2007 par Frédéric Donnette, Global Security Mag

Des sociétés IT indiennes regardent vers de nouveaux marchés alors que le marché américain commence à saturer. Il y a deux mois je parlais dans cette tribune de l’effet néfaste de la roupie forte pour les sociétés de service indiennes. J’annonçais qu’on ne tarderait pas à les voir débarquer sur l’Europe, l’Euro résistant mieux. Une autre circonstance accélère maintenant cette transition. Une délégation de 20 hauts responsables de sociétés représentant diverses composantes de l’industrie IT indienne est venue pour deux semaines trouver de nouveaux partenariats business aux Pays-Bas, en Allemagne et en Belgique. Le responsable de cette délégation, Directeur Général de Kasbah Systems Software à Coimbatore, est clair sur le sujet en annonçant que le marché allemand a été négligé jusqu’à présent mais que les indiens doivent faire de sérieux efforts pour y pénétrer ou consolider leurs positions en raison des « immenses » opportunités. C’est le moment selon lui d’entrer dans des accords d’outsourcing, des joints ventures ou tout autre lien business avec les sociétés allemandes parce qu’elles montrent un fort intérêt à coopérer avec les sociétés indiennes. Cette visite est la suite d’une campagne marketing indienne lors du Cébit à Hanovre au mois de mars.

Trois facteurs convergent, accélérant l’action des indiens : La roupie forte, le dollar qui chute et le marché américain devenu très concurrentiel, c’est ce qu’explique Mangudi Subramaniam, Vice Président de Congruent Solutions à Chennai, au très sérieux Economic Times of India.

Fruit de ces rencontres, le Hambourg business development corporation s’est déclaré vivement intéressé à envoyer une délégation en Inde l’année prochaine. L’Allemagne est le troisième marché en Europe pour les services IT et logiciels indiens, derrière le Royaume-Uni et les Pays-Bas. Bien qu’en augmentation de 45% passant à 750 millions de dollars, ce n’est pour l’instant que 3% des exportations de services ou produits IT indiens.

Les allemands reconnaissent maintenant que l’Inde n’est pas seulement une opportunité de baisse de coûts mais également une place de premier choix pour trouver les professionnels qualifiés pour réaliser des produits logiciels ou des services requérant de l’expertise et de la qualité.

Cela veut-il dire que les allemands sacrifient leur industrie devant la puissance indienne ? Pas du tout, selon le responsable de cette délégation. Cela ouvre au contraire des possibilités sur de nouveaux marchés pour les sociétés allemandes qui vont devenir plus compétitives, en Afrique, en Amérique latine, en Europe de l’Est.

Roderich Pilars de Pilar, un consultant en investissement de Cologne ne dément pas, puisqu’aujourd’hui l’Inde ne représente que 4% des dépenses offshore allemandes dans le secteur, qui sont aujourd’hui plus largement dirigées vers l’Europe de l’Est où l’on communique plus facilement en allemand.

Les indiens ont pris la mesure de ce handicap et ne vont pas hésiter à proposer des formations à la langue allemande pour leurs professionnels IT ce qui sera indispensable pour les contacts avec les PME du secteur.

La France reste pour l’instant en retrait

Quid de la France ? Pour l’instant on n’en parle pas trop et les timides implantations ou incursions indiennes chez nous qui sommes connus pour notre résistance aux changements, n’en feront peut-être pas la priorité des investissements indiens. Les prestataires français préfèrent pour l’instant jouer le repli sur eux-mêmes, espérant un mouvement de préférence nationale des donneurs d’ordres comme en témoigne l’attitude surprenante d’une plateforme d’appels d’offres sur des projets informatiques refusant des prestataires liés avec l’Inde pour je cite « concurrence déloyale » !

Faut-il se réjouir de disposer d’un délai avant de devoir collaborer vraiment avec les indiens ? Cela reviendrait à considérer que les américains, les néerlandais, les anglais et maintenant les allemands ont fait des choix qui les mènent à leur perte. Je ne pense pas être un grand analyste ou un visionnaire en disant que la direction prise par nos voisins est plus le résultat d’une réflexion éclairée qu’un renoncement abattu face au géant du secteur.

Quand on vit en Inde, on est subjugué de constater à quelle vitesse les choses bougent et l’ampleur avec laquelle les moyens sont déployés quand détermination et motivation sont présentes. Ce serait une grave erreur d’attendre des signes précurseurs pour se préparer à travailler avec l’Inde.


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