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Cyberharcèlement : comment lutter efficacement contre ce fléau digital ?

novembre 2019 par Ludovic Broyer, fondateur d’iProtego

Selon une étude réalisée par l’UNESCO1, 246 millions d’enfants et d’adolescents dans le monde sont
victimes de violence ou de harcèlement à l’école, établissant un rapport direct avec les actes de
cyberharcèlement. Une cyberviolence qui toucherait environ 12,5 % des Français âgés de 6 à 18 ans2,

soit près d’un million d’élèves chaque année. Le constat est sans appel et, malgré l’ampleur du
phénomène, parents, professeurs et institutions se sentent souvent démunis pour prévenir et lutter
efficacement contre le harcèlement en ligne.

Un tiers des utilisateurs d’internet dans le monde a moins de 18 ans. Les jeunes sont désormais de plus
en plus connectés aux réseaux sociaux et de plus en plus tôt : en France, 76 % des 12-17 ans en sont
consommateurs3, Snapchat et Instagram en tête. Ainsi, 54 % des adolescents affirment avoir fait l’objet
de moqueries en ligne4 et 42 % ont déjà été harcelés moralement sur Instagram, soit plus que sur
Facebook (37 %), Snapchat (31 %), Whatsapp (12 %) et Twitter (2 %). Parmi les thèmes de prédilection
des cyberharceleurs : l’apparence physique, les (bons) résultats scolaires, l’orientation sexuelle ou les
croyances religieuses.

Le cyberharcèlement, un phénomène en pleine croissance

Des actes de harcèlement en ligne aux conséquences psychiques et même physiques qui peuvent
s’avérer dramatiques : décrochage scolaire, anxiété, troubles alimentaires, repli sur soi, dépression ou
même suicide. Mais pourquoi est-il si difficile de lutter contre ce fléau ? Du fait d’un vide juridique
certain en la matière à l’image du règlement général sur la protection des données (RGPD), resté muet
sur ce problème de société. Même silence du côté de la plupart des géants du numérique tels que
Google, Facebook, Twitter et autres dont la modération des propos haineux et discriminatoires reste
encore approximative et inefficace.
En conséquence, si la loi contre les violences sexistes et sexuelles votée en août 2018 introduit la
notion de « cyberharcèlement en meute » dans le Code pénal afin de responsabiliser « tous les participants d’une attaque » et implique la participation des réseaux sociaux dans la lutte contre le
harcèlement en ligne, les établissements scolaires se sentent désemparés face à l’augmentation de ces
cyberviolences. Même constat auprès des familles : seuls 10 % des enfants victimes de
cyberharcèlement osent en parler à leurs parents5.

Quelles solutions pour lutter contre les cyberviolences ?

En l’absence de réponse officielle au niveau européen ou mondial, la lutte contre le cyberharcèlement
doit nécessairement passer par l’éducation qu’elle soit au niveau du cercle familial, scolaire ou
professionnel. Un accompagnement d’autant plus nécessaire que l’âge moyen auquel les enfants ont
leur premier smartphone et s’inscrivent sur les réseaux sociaux ne cesse de chuter, l’entrée en 6e étant
souvent considérée comme l’occasion de franchir le pas. Les plus jeunes doivent non seulement
prendre conscience des risques qu’ils encourent sur le web mais également de la bonne conduite à
adopter face à de tels comportements. En effet, la loi du 3 août 2018 a modifié l’article 222-33-2-2 du
Code pénal6, qui offre désormais la possibilité de sanctionner celui qui est à l’origine du
cyberharcèlement, mais également les relayeurs et auteurs de « likes ».

Pourquoi les acteurs du numérique doivent s’engager

Si la famille et l’école jouent un rôle primordial dans la prévention et dans la lutte contre le
cyberharcèlement, les acteurs du numérique, en particulier des GAFAM, doivent eux aussi s’engager
aux côtés du législateur. Si Facebook possède un portail de bonne utilisation des réseaux sociaux à
destination des jeunes7, les plateformes numériques doivent investir davantage pour traiter
rapidement et efficacement les signalements de harcèlement, dont beaucoup passent encore entre
les mailles du filet.

Et certaines initiatives existent déjà pour prévenir les cyberviolences à l’image de Family WebCare qui
permet notamment aux parents d’être alertés automatiquement, de signaler ensuite les faits aux
instances publiques et de demander la suppression des contenus nuisibles. Pour agir efficacement, et
avant qu’il ne soit trop tard, la lutte contre le cyberharcèlement passe nécessairement par une action
globale et conjointe de l’ensemble des acteurs publics et privés.


1 Violence et harcèlement à l’école : rapport sur la situation dans le monde, 2017 – https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000246976
2 Rapport Unicef, 2014 – https://www.unicef.fr/article/adolescents-en-france-le-grand-malaise
3 Statista, 2018 – https://fr.statista.com/statistiques/480837/utilisation-reseaux-sociaux-france-age/
4 Rapport annuel réalisé par Ditch the Label, 2017 – https://www.ditchthelabel.org/wp-content/uploads/2017/07/The-Annual-Bullying-
Survey-2017-1.pdf
5 Violence et harcèlement à l’école : rapport sur la situation dans le monde, 2017 – https://unesdoc.unesco.org/ark:/48223/pf0000246976
6 https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000037284450&categorieLien=id
7 https://www.facebook.com/safety/youth/


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