" Depuis l’invasion de l’Ukraine en février dernier, la Russie a montré son intention d’attaquer les infrastructures critiques de l’Ukraine afin de perturber sa défense. Ainsi, elle a notamment attaqué le réseau de communication ViaSat dès le 24 février et déployé le malware Indestroyer2 Wiper en avril.

Face aux contre-attaques efficaces des combattants ukrainiens repoussant les troupes russes et à l’agitation politique et publique croissante suscitée par la récente proclamation de mobilisation, la Russie étudie de plus en plus les cartes qu’il lui reste à jouer. A cet égard, les cyberattaques semblent constituer un moyen efficace de remporter des victoires rapides et ce, sans coût humain.

À l’approche de l’invasion, de nombreux commentateurs s’inquiétaient déjà d’une cyberattaque russe d’envergure internationale avec des dommages collatéraux considérables, comme nous l’avions vu avec NotPetya en 2017. En réalité, la Russie a pu déployer son malware wiper directement dans les réseaux cibles, probablement à la suite d’une compromission de réseau préexistante. Mais à mesure que la guerre a progressé, ces compromissions préexistantes ont été progressivement découvertes par chaque cycle de réponse aux incidents par les autorités ukrainiennes, obligeant la Russie à devoir recourir à des tentatives plus aveugles pour déployer ses capacités de nuisance. C’est à ce moment-là que la menace potentielle pour les systèmes situés en dehors de l’Ukraine s’intensifie, car ces cyber opérations deviennent plus aléatoires et moins ciblées.

Le gouvernement ukrainien a, dans ce cas plus récent, réussi à devancer en amont les attaquantes en émettant des avertissements assez précis. Cela démontre la performance de leurs services de renseignement renforcés par le soutien de l’OTAN et des partenaires alliés en Europe. Grâce à cette collaboration, il a été possible de mettre au jour la planification et la préparation des cyber-opérations et ainsi, être résilient face à de futures attaques. "