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Boubacar Khouma, SIVA Dakar : Le marché de la sécurité en Afrique est en cours de développement

mars 2008 par Marc Jacob

Boubacar Khouma, Consultant Architecte SI, sécurité SIVA Dakar est un observateur privilégié des marchés africains. En effet, depuis de nombreuses années, il conseil et intègre des solutions de sécurité du Maghreb à l’Afrique centrale. Pour lui, le dynamisme des pays africain en matière de sécurité est proportionnel à la croissance de leur PIB. Si l’Afrique du Nord est de plus en plus investi par les sociétés de services européennes en général et françaises en particulier, surtout par le biais de la délocalisation. En revanche, pour le marché subsaharien francophone, les sociétés françaises agissent de façon plus opportuniste en fonction des grands projets.

GS Mag : Vous avez effectué plusieurs missions dans la sous région Afrique de l’Ouest et à Maghreb quelle est votre analyse de ces différents marchés ?

Boubacar Khouma : Il est vrai que ce sont des marchés différents mais cette différence ne suit pas forcément les contours de ces deux entités. En effet les marchés ne sont pas aussi homogènes à l’intérieur de chacune de ces zones. Il est possible de segmenter chacune de ces entités en deux ou trois sous entités pour arriver à des blocs homogènes. Ainsi au niveau du Maghreb, les pays comme le Maroc et la Tunisie constitue la tête de pont alors que l’Algérie est à mi-chemin mais devrait absorber le gap rapidement car disposant de beaucoup de moyens. Par contre, des pays comme la Mauritanie sont un peu à la traine. C’est le même schéma en Afrique de l’ouest, les pays comme la cote d’ivoire, le Nigéria, le Ghana, le Sénégal font preuves d’un dynamisme certain. Les pays comme le Togo, le Benin et le Mali attendent une meilleure opportunité de marché. Enfin le Niger, le Burkina-Faso, les Guinées sont au ralenti. D’une manière générale le dynamisme du marché est plus ou moins proportionnel au PIB.

GS Mag : Quels sont plus précisément les acteurs de ce marché ?

Boubacar Khouma : Comme je le soulignais précédemment nous devons plus parler de zones de marchés car celles-ci ne sont pas homogènes. Si nous conservons ce concept de trois marchés plus ou moins homogènes, le marché de l’Afrique du Nord est de plus en plus investi par les sociétés de services européennes en général et françaises en particulier. Ces grands donneurs d’ordre ont de plus en plus de relais locaux, par le biais d’une délocalisation importante de certaines de leurs activités.
En revanche, pour le marché subsaharien francophone, il existe une différence importante du fait que nombre de sociétés françaises n’ont plus de lien direct avec le marché local. Elles ont plus un positionnement opportuniste essentiellement lié à des grands projets. Ce constat nous montre que leur présence est de moins en moins permanente et se fait le plus souvent au coup par coup. Une autre raison est que la concurrence est de plus en plus pressante de la part des sociétés locales lesquelles ont plus ou moins une longueur d’avance dans les affaires grâce à leurs carnets d’adresse. Pour donner un exemple, CFAO technologies, est l’un des acteurs « étranger » le plus important dans cette région de par le développement d’une stratégie forte d’expansion au niveau régional.

C’est le même cas de figure pour le marché anglophone.

La compétition est rude entre les pays du Maghreb et ceux de l’Afrique de l’Ouest

GS Mag : Dans la compétition que se livrent les pays du Maghreb et ceux de l’Afrique de l’Ouest, quelles sont les grandes tendances de la sécurité ?

Boubacar Khouma : Même s’il existe de plus en plus de séminaires ou de « journées de la sécurité » sur l’ensemble de ces marchés, les tendances sont encore très orientées produits et évoluent vers de la formation et de la prestation de conseils et services.
A ce titre bon nombre d’éditeurs de solutions de sécurité informatique s’implantent ou développent leurs canaux de distribution notamment dans les pays du Maghreb. Un autre point est la compétence de plus en plus forte des informaticiens certifiés sur ces technologies depuis plusieurs années et justifiant d’une bonne expérience auprès des clients en France ou en Europe, de plus ils ont l’opportunité de s’installer dans leur pays par exemple le cas du Maroc.
Cette situation est bien évidement similaire en Afrique de l’ouest mais tout reste encore à faire, le tout dans un contexte très concurrentiel entre le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest même si la Cote d’Ivoire et le Sénégal représentent les deux locomotives.

La prise en compte des aspects sécuritaires sont noyés dans les besoins généraux et se confinent aux aspects de sécurisations des périmètres

GS Mag : Quelles sont les préoccupations de vos clients en termes de sécurité ? Y-a-t-il des différences notables suivants les pays ?

Boubacar Khouma : Les différences sont liées principalement au développement de l’environnement informatique. Les sociétés sont encore dans le processus de généralisation de l’informatisation des procédures. La prise en compte des aspects sécuritaires sont noyés dans les besoins généraux et se confinent aux aspects physiques de sécurisations des périmètres et de l’antivirus par exemple. Je parle ici des aspects organisationnels lesquels sont fondamentaux à une bonne prise en charge de la sécurité mais ils ne sont pas dans les préoccupations de tous les jours.
Il y a un véritable manque de sensibilisation et de formation auprès des utilisateurs et des informaticiens ainsi qu’un renforcement en matière de lois et réglementation en matière de sécurité informatique.
D’une manière générale les préoccupations de niveaux sécurité du système d’information ne sont pas homogènes dans chaque pays et sont davantage liés au niveau d’informatisation des sociétés.

GS Mag : Quelles sont les évolutions probables de ces marchés à moyen terme ?

Boubacar Khouma : Les évolutions devront suivre un peu les pas historiques du marché mondial à savoir quand la sécurité de périmètre sera bien prise en charge au sein des entreprises. La prise de conscience des autres aspects de la sécurité du système d’information s’imposera d’elle-même par un renforcement des demandes au niveau des métiers pour en assurer la continuité.
Cependant du fait du peu de dynamisme concernant certains marchés, ce processus pourrait être plus long que prévu avec des tendances à long terme plutôt que moyen terme.


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