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La récupération de données dans des affaires crimineLLes

janvier 2018 par Patrick LEBRETON

Qu’est-ce Que la récupération de données forensiQue ?

La récupération de données forensique diffère de manière significative des autres processus de récupération de données. Bien que le résultat final reste le même, la manière dont elle est réalisée est très différente. Il est important que le processus de récupération soit appliqué à la lettre de sorte qu’aucune réclamation ne compromette les suites judiciaires. L’élément
« forensique » de la récupération de données fait référence à l’admissibilité de l’information à des fins juridiques. Ce type de récupération de données est utilisée dans des procédures judiciaires qu’elles soient de nature pénale ou civile. Les spécialistes Ontrack en récupération de données sont en mesure de restaurer des données effacées de supports constituant des
preuves électroniques. En plus des données récupérées, un rapport détaille les personnes, le processus et les outils utilisés pour obtenir les résultats mis en évidence. Le rapport est également susceptible de fournir une réponse « factuellement » documentée aux questions posées par les équipes juridiques. L’ensemble du processus ici suivit doit respecter trois prérequis pour être recevable : respect de l’INTEGRITE du support source lors de la copie et/ou du traitement, TRACABILITE documentée des actions réalisées et des résultats obtenus, le respect de ces deux étapes assurant la REPRODUCTIBILITE des constatations de sorte que si un second examen venait à être effectué, il aboutisse aux mêmes conclusions. Les résultats sont rarement définitifs et, le plus souvent, d’autres questions découlent de l’enquête initiale.

L’affaire Guthrie

Le pasteur Bill Guthrie et sa femme Sharon vivent au Nebraska,
États-Unis avec leur deux filles adultes. Cette vie apparemment sans histoire est bouleversée le jour où Sharon est retrouvée morte dans sa baignoire.
Les enquêteurs ont peu d’indices. L’autopsie n’a révélé aucune blessure ou pathologie ayant pu causer la mort. L’hypothèse initiale selon laquelle Sharon est décédée suite à une crise cardiaque est rejetée et la noyade accidentelle devient la piste principale. Cette thèse semblait être confirmée par les résultats d’études toxicologiques qui ont révélé la présence, dans son sang, d’une quantité importante de trois somnifères différents, dont deux
étaient prescrits par son médecin. Le troisième, le témazépam,
était prescrit pour son mari. Cependant, à ce stade de l’enquête,
ce fait ne pouvait en aucun cas être lié à la mort de Sharon. Il s’est avéré qu’elle surdosait ses médicaments depuis longtemps – elle avait d’ailleurs été hospitalisée suite à une surdose de médicaments pour l’asthme quelques mois
plus tôt. Ainsi, elle aurait pu prendre les médicaments de son mari intentionnellement ou par erreur.

Accident, suicide ou meurtre ?

Les enquêteurs ont penché en faveur de l’hypothèse de la noyade suite à une overdose de somnifères. Cependant, au cours de l’enquête, une rumeur concernant Bill et une maitresse est apparue. En l’absence d’autres indices, ses ordinateurs furent confisqués et après une analyse rapide, les enquêteurs parvinrent à trouver des preuves de correspondance entre Bill et sa maîtresse. L’équipement fût ensuite confié à un expert en recherche de preuves informatiques. Ses analyses permirent de recueillir de nouvelles preuves dans l’affaire :

1. L’expert avait comme point de départ la seule et unique preuve circonstancielle liant la mort de Sharon à son mari, c’est-à-dire les traces de témazépam retrouvées dans son sang. Il s’est avéré que ce médicament avait fait l’objet de recherches sur Internet par le pasteur et qu’une description précise de ses effets avait été téléchargée puis enregistrée sur son ordinateur.

2. Plusieurs semaines avant la mort de Sharon Guthrie, la recherche « accident fatal dans une baignoire » avait été
effectuée plusieurs fois depuis l’ordinateur de Bill… Le pasteur devint officiellement le suspect principal.
Les preuves récupérées sur l’ordinateur n’étaient que circonstancielles, mais suffisamment convaincantes pour faire douter les filles Guthrie de l’innocence de leur père.

La lettre d’adieu

De nouvelles preuves défendant l’innocence du prêtre furent présentées pendant le procès. La défense apporta en tant que pièce à conviction une lettre d’adieu imprimée de la défunte, trouvée miraculeusement par Bill, dans laquelle elle s’excusait auprès de sa famille pour ce qu’elle s’apprêtait à faire. C’est alors qu’une des filles de la victime vint en aide aux enquêteurs. Elle leur remit un ordinateur qu’elle prétendait avoir reçu de son père plusieurs semaines avant le procès…

L’analyse du disque démontra que le document contenant la lettre d’adieu de Sharon avait été créé sur cet ordinateur. Bien que le document ait été supprimé, il avait laissé une trace numérique et les métadonnées de sa date de création – 3 mois après la mort de Sharon – ont pu être retrouvées. Grâce à cette analyse, le procureur apporta au jury un élément décisif de la culpabilité du pasteur. Le révérend Bill Guthrie fut finalement condamné à l’emprisonnement à vie pour le meurtre au premier degré de Sharon Guthrie.


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